Extrait de Souliers de satin et entraves d'acier

De BiblioCuriosa

Extrait de / Excerpt from : Souliers de satin et entraves d'acier.


Profondément troublée par avance, émue par l'attente de l'inconnu, Lily Béryl sentait son cœur battre dans le silence et dans la nuit. Enfin, une porte s'ouvrit doucement ; un froufrou de satin s'entendit ; des pas légers traversèrent la chambre. Lily sentit l'odeur d'un parfum, le parfum d'Ottilia... Lily sourit... Lily rougit lorsqu'un baiser prolongé se posa sur sa main.

Ottilia se tenait debout auprès du canapé.

Elle regardait Lily, sa belle et élégante captive, étendue impuissante, ligotée et les yeux bandés.

Le visage de la brune était dévoré de passion, ses lèvres s'entrouvraient dans un sourire de triomphe.

Ce moment, qu'Ottilia avait tant désiré, était enfin arrivé. Mais, dans son esprit raffiné et délicat, elle voulait prolonger et savourer ses frissons. Lentement, elle se baissa et embrassa Lily avec tant de fougue que les dents des deux jeunes filles se heurtèrent.

— Ottilia !... murmura Lily, et langoureusement, elle tourna sa tête vers sa maîtresse.

Ottilia se pencha sur elle et lui effleura l'oreille en lui faisant sentir ses dents. Un frissonnement parcourut le corps de Lily.

Ottilia se baissa pour embrasser les fines chevilles aperçues à travers des bas de soie.

— Ottilia... murmura encore Lily d'une voix tendre.

Ottilia ne répondit pas.

Elle revint à la tête mutine de Lily et, tombant à genoux, elle couvrit de baisers son cou et sa poitrine.

Les petites mains d'Ottilia dégrafèrent le corsage de Lily.

— Oh, Ottilia ! murmura la jeune prisonnière qui rougit pudiquement, tandis que ses seins gonflaient son corsage et que son corps s'agitait voluptueusement.

Ottilia appuya ses joues brûlantes contre la poitrine de Lily, comme sur un mol oreiller.

— Ottilia, je vous aime.

— Lily, vous êtes à moi, vous m'appartenez.

— Ottilia, je vous adore.

— Lily, depuis vos boucles vaporeuses jusqu'à vos pieds, vous êtes ma chose.

— Je le sais ! je le sais !...

Les petites mains gantées de Lily se fermèrent et s'ouvrirent nerveusement. Son corps frémit, sa gorge haleta ; ses lèvres tremblèrent et s'écartèrent dans un sourire. Elle n'était plus qu'un appel voluptueux, une vivante prière d'amour.

Ottilia affirma sa possession en maniant les étoffes légères des dessous, en suivant de la main le contour des jambes prisonnières, en tâtant les hanches sveltes et les genoux ronds.

Le cœur d'Ottilia battait furieusement et ses yeux luisaient. Tout ce qu'elle sentait sous sa main, soie, dentelles ou chair, était à elle ; les vêtements qu'elle avait choisis, aussi bien que la femme qu'elle avait conquise. Ç'avait été le rêve de toute sa vie de tenir en son pouvoir une créature élégante et jolie dont elle ferait son jouet.

Elle promena ses doigts sur tout ce qui était à sa merci ; par ses attouchements, elle fit comprendre à Lily qu'elle n'était rien de plus qu'une esclave. Ce fut la main d'une maîtresse qui humilia ce corps soumis, en le palpant comme une chose.

De temps à autre, la tendresse d'un baiser atténuait l'insolence de la main impérieuse, avide de posséder, comme celle d'un avare qui aime manier son trésor.



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