Extrait de Les Cinglades passionnées

De BiblioCuriosa

Extrait de / Excerpt from : Les Cinglades passionnées.


Irène, réellement courroucée, se défendait fermement. De ses deux bras étendus, elle s'efforçait d'éloigner Jacques qui perdait toute mesure. Il devenait brutal et l'exaltation de la duchesse n'était pas pour le calmer.

En se débattant pour échapper aux entreprises du jeune homme, son chapeau de paille avait glissé en arrière, entraînant ses cheveux dont les mèches pendaient. Son corsage s'était dégrafé, découvrant son cou très blanc et la naissance d'une gorge laiteuse.

Renversée en arrière, elle faisait de vains efforts pour se redresser. Ses jupes s'étaient retroussées en partie, montrant ses jambes fuselées, dont les chevilles délicates et les mollets harmonieusement cambrés transparaissaient dans la soie noire des bas ajourés.

Grinçant des dents, Jacques finit par la renverser sur le ventre. Appuyant sur ses reins rebelles, malgré les ruades de ses petits pieds, il lui cria avec rage :

— Tant pis pour toi... ma belle... Tu l'auras voulu...

Et sans égard pour la toilette qu'il saccageait, le jeune homme retroussait hâtivement les jupes et jupons soyeux, dont les senteurs délicates lui montaient aux narines.

Il restait sourd aux supplications de la duchesse, qui, la voix tremblante, éperdue de honte, implorait :

— Jacques... monsieur de Livry... non... finissez... c'est trop... arrêtez ou j'appelle... Je crie... Non... Vous me faites mal... finissez... Jacques... finis... ah !... mon Jacques... tu me... ah !...

Le ciel, en tombant, n'eût pas arrêté Jacques, qui, grisé de voluptés sauvages, continuait son œuvre de vengeance.

Appuyant sur les épaules d'Irène afin de l'empêcher de se relever, il avait retroussé d'abord la jupe de drap beige très léger. La croupe opulente paraissait moulée en la soie du jupon champagne qui recouvrait encore la jeune femme jusqu'à mi-jambes. Les genoux un peu écartés s'incrustaient dans le sable du rivage et les longues dentelles se tordaient, froissées, autour des cuisses rondes.

Sans s'arrêter à ces détails qui, cependant, avaient leur importance, Jacques, d'un coup sec, retroussa le fin jupon et l'étendit de même sur les épaules. Le désordre des lingeries intimes de la duchesse était extrême.

Depuis les hanches grassouillettes, jusqu'à l'extrémité de ses petits pieds, elle paraissait comme nue en le large pantalon diaphane la recouvrant à peine... Sa croupe puissante, aux fesses rondes et pleines parfaitement séparées en deux globes charnus, s'apercevait à la faveur des entre-deux de dentelles coupant de bandes longitudinales le linon léger du pantalon. C'était un vêtement intime d'une richesse et d'une délicatesse infinies, sorte de pantalon-jupon, duquel les cuisses blanches et roses sortaient, comme deux fuseaux délicats et arrondis. Un large ruban de satin bleu égayait le haut du volant de dentelles entourant les genoux écartés, et formait sur le côté de la cuisse un chou coquet dont les boucles tranchaient sur le noir des bas de soie.

Hypnotisé, Jacques était resté quelques secondes en contemplation devant le magnifique spectacle lunaire dont il apercevait de très près les plus intimes détails. Puis... tout d'un coup, pris d'une sorte de frénésie, il leva la main et... rapide comme la foudre, la laissa retomber...

La duchesse creusa les reins sous la douleur qui dut être violente... Mais déjà la première sensation désagréable s'enfuyait, bientôt, remplacée par une deuxième, suivie presque aussitôt d'une troisième plus cuisante encore... Et, sans arrêt, les cinglades coulaient pressées, martelant tantôt une fesse, tantôt l'autre de leur claquement méthodique.

Les chairs rosissaient de plus en plus et déjà une teinte rouge écarlate avait remplacé leur pâleur primitive... Irène s'était d'abord contentée de gémir... Elle accompagnait chaque cinglade d'un «ah!... » douloureux... Puis, insensiblement, la brûlure devenant plus intense, elle se tourna un peu sur le côté et regarda Jacques la prunelle noyée... les yeux chavirés...



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