Extrait de Les Captives de l'Île-sans-nom

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Extrait de / Excerpt from : Les Captives de l'Île-sans-nom.


Toutes les prisonnières, entièrement nues, debout sur la plage, devaient se livrer, au commandement du maître, à des mouvements d’ensemble qui consistaient surtout à s’offrir toutes, tantôt le ventre en avant, les épaules et les jambes en arrière ; tantôt le dos tourné vers lord Harris, les mains au sol, les jambes écartées.

Au beau milieu de ces mouvements, Jean, dont personne parmi elles ne soupçonnait la présence, à part sa sœur, fut amené sur la plage où se passaient ces exercices.

Comme les autres, il était nu. Et il éprouva, en se trouvant en cet état devant toutes ces jeunes filles nues, certainement plus de gêne qu'elles. Alors qu’il ne savait sur laquelle arrêter son regard, il lui semblait que toutes le dévisageaient. Et il en éprouvait de la confusion au point d’en être tout rouge et tout gauche.

Il dut cependant participer à leurs mouvements d’ensemble, debout, en face d’elles, puis danser avec chacune d’elles, en commençant par sa sœur, ce qui les plongeait tous deux dans un abîme de gêne et de honte.

Enfin, sous prétexte qu’il n’avait pas fait preuve d’assez de bonne volonté et que Louise avait péché de la même manière, lord Harris les fit lier l’un à l’autre poitrine contre poitrine et les força à danser ainsi sous le fouet.

Et, malgré les coups qui zébraient leur peau, malgré les circonstances, bien qu’il n’y eut de leur part aucun consentement, que Louise considérât Jean comme un enfant et que ce dernier ne se sentît aucune attirance spéciale vers sa partenaire, leur jeunesse, la chaleur de leurs corps, amenèrent chez l’un et l’autre un était physiologique spécial qui les fit rougir violemment tous deux et que ni la honte, ni la fatigue, ni la douleur ne purent abattre...

C’est une des rares fois que Jean parut nu devant ses compagnes de captivité. Presque toujours, il était habillé comme elles : il portait les mêmes vêtements de dessus, les mêmes déshabillés, les mêmes pyjamas, les mêmes corsets, les mêmes pantalons de lingerie, les mêmes chaussures étroites à très hauts talons.

Et, à le voir ainsi si semblable à elles, les prisonnières se demandaient si c’était bien là le grand garçon qu’elles avaient vu nu ou sa sœur jumelle.



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