Extrait de Le Temple des tortures

De BiblioCuriosa

Extrait de / Excerpt from : Le Temple des tortures.


Anoor fit un geste. Les brahmines s’emparèrent d’elle. Margaret se laissa d’abord faire, hébétée, terrifiée. Mais soudain sa chair et sa pudeur se révoltèrent : on commençait à la dévêtir. Alors elle résista, farouche, violente, se débattant, mordant, griffant. La loi voulait qu'elle fut nue d’abord sans avoir été meurtrie. Les prêtres subirent ses coups sans les rendre, mais malgré ses efforts ses vêtements peu à peu jonchèrent le sol. Elle demeura une seconde debout en combinaison de soie. Brutal, un brahmine la saisit par derrière lui ramenant les bras en arrière, un autre se jeta à ses chevilles. Elle fut immobilisée. Anoor s’avança. Sa main s’arrêta sur l’échancrure de la combinaison, saisit l’étoffe, tira. Il y eut un froissement d’étoffe qui cède, qui se déchire et Margaret fut nue ! Etendue à terre, on lui ôta ses chaussures et ses bas, puis solidement maintenue par les bras on vint la présenter à Khâli.

Ses jeunes seins aux pointes nettes et fermes semblaient deux globes de lait qu’une fée eut soudain changé en pierre dure. Sa gorge haletait à cause de la lutte qu’elle venait de soutenir. Son ventre poli, ses cuisses fines et nerveuses, ses jambes exquisément fuselées eussent attiré l’attention du statuaire le plus épris de beauté. Le rouge de la honte l’empourprait et elle suppliait qu’on lui permit de voiler sa nudité.

Anoor la marqua à l’eau lustrale purificatrice, puis on la contraignit de s’agenouiller devant l’autel de Khâli et on lui lia les mains à un anneau scellé au pied même de l’autel dans le sol.

Puis, maintenue par quatre hommes dans cette posture, elle subit comme Rose Armstrong, des mains même d'Anoor, le viol par le lingam sacré. Mais pour elle qui devait être enterrée vivante, l’horrible instrument ne fut pas fixé au sexe qu'il venait de meurtrir. Sous la souffrance de ce déflorement brutal, la pauvre Margaret avait poussé un cri strident de douleur et son corps s’était détendu avec une telle violence que les brahmines l’avaient lâchée; mais ses mains liées l'avaient retenu et elle avait roulé sur le sol sanglotante et gémissante, implorant à haute voix qu’on la tuât, puisqu’elle était condamnée sans rémission, mais qu’on ne la torturât point.

Anoor était revenue vers Parvâti, qui avait suivi, blême et livide, le début du sacrifice.

« Amie, fille de Khâli, lui dit la grande-prêtresse, tu dois porter à la victime désignée par toi, les cinq premiers coups. Maintenant, sa virginité n’existe plus et pourtant nul homme ne l’a souillée. Elle demeure pour la chair l’impolluée et les dieux jouissent déjà de sa virginité envolée. Viens, tu dois frapper !

— Mais je croyais qu’elle serait enterrée vive ? objecta Sybil-Parvâti.

— Oui, mais après avoir subi la flagellation rituelle au pied de l’autel de la déesse redoutable ! Viens ! »

La renégate obéit. Margaret s’était soulevée et demeurait agenouillée, tremblante, en larmes.

Un brahmine tendit à Parvâti l’instrument de flagellation.

C’était un jonc d’environ un mètre de long, extraordinairement souple. Mais ce qui le signalait à l’attention était qu’une de ses extrémités était munie d’une série de petits crochets d’acier aux pointes aiguës. On eut dit des hameçons fixés par leur longue tige à la tige même de la cravache. Il y en avait ainsi une soixantaine. Le moindre coup porté par cette cravache devait, outre la cinglée, enfoncer un bon tiers de ces pointes acérées dans la chair palpitante de la victime et la déchirer quand on retirait brusquement la cravache. Parvâti prit la cravache en mains. Elle frissonna à l’idée de frapper cette fille de son sang qu’elle haïssait. Oh! que de fois, elle avait rêvé de tenir Mag nue et enchaînée et de la fouailler jusqu’au sang ! Et voici que sa vengeance, sa haine allaient voir leur réalisation. Elle sentit que des regards nombreux convergeaient vers elle. Alors, raide, calme en apparence, elle s’avança vers l’autel.



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