Extrait de La Villa des bouleaux

De BiblioCuriosa

Extrait de / Excerpt from : La Villa des bouleaux.


L'étreinte des mains de miss Mabel se resserra. Elles me parurent fiévreuses. Une troublante et intense chaleur s'en dégageait, qui passait dans mes veines. Ma honte était plus profonde que tout ce qu'on pourrait s'imaginer, et très distinctement j'éprouvais un froissement pudique qui m'affolait de tous ces contacts : mains de miss Mabel, frôlement de ses beaux cheveux, serrage de mes chevilles par les cordes, bras de miss Evelyn s'appuyant comme un joug sur mes reins, main gauche de la fouetteuse qui s'appuyait contre mes jupes, repoussant mon ventre...

Ce fut dans ces conditions, que je reçus la première tape...

Pas bien violente, elle résonna clairement, et je sentis trembloter toute la fesse sur laquelle elle venait d'être appliquée. Mais une sorte de délire s'empara de mon cerveau, causé par l'extrême surexcitation de tous mes sens, et ce fut à travers un voile que parvinrent dès lors mes sensations.

Un désespoir fou, une rage d'autant plus violente qu'elle était impuissante, la honte portée à son paroxysme, me firent crier, râler, hurler, dire des choses folles, exécuter des folies. Je me tortillais en tous sens, je suppliais, tantôt avec des tendresses, tantôt avec des injures, je menaçais, je baisais les cheveux de miss Mabel ou je les mordais, et j'essayais en vain d'arracher mes mains à la brûlante étreinte des siennes.

Au milieu de ces manifestations désordonnées, les tapes de la fessée se suivaient à l'intervalle d'une seconde peut-être. C'était très régulier comme temps, mais la sévérité allait en augmentant.

D'abord assez bénignes, elles devinrent peu à peu plus violentes, plus bruyantes, plus douloureuses. Une chaleur intense me dévora bientôt le séant.

Miss Evelyn fessait avec méthode. Sa main gantée de caoutchouc mou s'abattait tour à tour sur la partie la plus charnue de chaque fesse, et comme miss Evelyn était penchée, les tapes ne tombaient pas verticalement mais horizontalement, et même plutôt légèrement de bas en haut, ce qui, à chaque coup, repoussait et faisait trembler la masse charnue, me rendant ainsi beaucoup plus sensible la correction.

Aux premiers coups, j'avais éperdument contracté mes chairs, comme si, instinctivement, j'avais voulu diminuer la surface fouettable, mais bientôt cet effort ne me fut plus permis... Je me laissai aller, et ce fut sur une croupe aussi molle que le permettait ma nature que miss Evelyn continua d'appliquer l'humiliant et douloureux châtiment.



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