Extrait de La Croisière rose

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Extrait de / Excerpt from : La Croisière rose.


Treizième Manière

La Nuit Tahitienne

...

Ma main, lourde se posa sur l'épaule de Tatia. La jolie fille me regarda. La lune éclairait son visage pur, son visage de Madone ambrée. De quelle argile divine sont donc pétris ces polynésiens ? Leur beauté est notre beauté, leur douceur est notre douceur, et tout, tout en eux est pourtant différent de nous. Tatia me regarda. Troublé, très troublé, lèvres et mains tremblantes, je balbutiais :

— Tu es belle, petite fille !

— Tu le dis, grand ami !

— Je le dis... et...

Je me penchai sur elle et la baisai aux lèvres. Ses bras m'enlacèrent. Un nouveau baiser nous unit qui nous laissa frémissants.

Debout, maintenant, je sentais contre moi la sculpturale vierge dont le corps tiède, plaqué au mien, palpitait nu sous le paréo léger. Je tentai de l'entraîner vers ma chambre, car alors nous étions sous la vérandah. Docile, Tatia me suivit.

— Veux-tu ? lui demandai-je.

— Quoi ?

— Tu ne comprends donc point, ô petite fille que je te désire comme la plus belle des femmes ?

— Et toi, grand ami, penses-tu que Tatia serait là, si elle n'espérait point tes baisers et tes caresses ?

— Tu consens ?

Elle ploya dans mes bras. Je la renversai sur le lit. Le paréo glissa. Traîtreusement, je l'aidai et Tatia parut nue, vêtue seulement de son collier de corail et de sa couronne de fleurs. La longue chevelure baignait les épaules gracieuses de son flot mouvant. Les seins pointaient, fermes et ronds, comme deux beaux fruits exotiques à la saveur capiteuse.

Comme un fou, je me ruai au festin d'amour.

Dans un cri, vite réprimé, la vierge se donna et nous roulâmes ensemble vers l'anéantissement violent qui suit la volupté partagée.



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