Extrait de L'Infernale volupté

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Extrait de / Excerpt from : L'Infernale volupté.


Chaque jeune fille est chaussée de très hautes bottes de cuir verni, emprisonnant la jambe depuis le pied jusqu’aux cuisses, obligeant à une raideur calculée et voulue dans la marche. Le cou de chaque esclave est emprisonné dans un haut col d’acier poli, dont seules, deux tiges se détachant, l’une descendant entre les épaules, et l’autre par devant entre les seins, viennent soutenir une étroite ceinture, également en acier, qui comprime le torse, entre les seins et le bas-ventre, laissant par derrière une large échancrure dans laquelle les fesses bombent de manière agréable et pittoresque.

Ainsi cuirassées et bottées, les esclaves de sir John offrent le spectacle le plus curieux et à la fois le plus excitant. Et, déjà, les hommes, pour la plupart planteurs des environs, vigoureux et peu sensibles aux délicatesses mondaines, trahissent par leur mine, l’émotion et le désir qui les gagnent à la vue de ces jolies filles, dont la nudité est plus affolante, ainsi comprimée par le cuir et l’acier.

Et comme sur un signe du maître, les esclaves se sont égaillées dans le salon, parmi les tables, se tenant aux ordres, prêtes à subir les fantaisies des hommes et des femmes assemblés là, les mâles les premiers les assaillent, palpant le cuir bombé des mollets et des cuisses, caressant et pinçant les fesses rebondies, tapotant les seins dardés au-dessus de l’acier brillant.

Ce ne sont maintenant que cris et gloussements, car les femmes, pour ne pas être en reste avec leurs compagnons, ont, elles aussi attrapé chacune une esclave, pour lui faire subir quelque tourmentante caresse.

A la table, où président sir John et la belle Térésa, c’est une merveilleuse grappe de chair, de cuir et d’acier. Des esclaves sont couchées jusque sous les pieds du maître et de la maîtresse, formant un vivant tapis, sur lequel, d’autres allongées, offrent le globe de leur postérieur aux caprices de la souple badine que la dompteuse et son compagnon manient avec une sévère dextérité.

Mais ce n’est là qu’un repos, pendant les rafraîchissements. Aussi, toutes les coupes étant vides, les soifs étanchées et les fesses des captives suffisamment violettes ou roses, sir John fit-il un signe à « l’intendante ».

Cette dernière, cravache au poing, se leva et porta à ses lèvres le petit sifflet d’argent. A ce signal bien connu, les jolies esclaves bondirent et se groupèrent autour de la girl, cependant que d’autres captives s’en vinrent pour débarrasser les tables.

Pendant ce court entracte, Bob et les nègres, lesquels avaient apporté un bizarre matériel, s’affairaient au milieu du grand salon.

Sous une lame de parquet retirée, apparut un trou dans lequel fut mis une sorte de gros pivot garni sur ses côtés d’anneaux métalliques. Un vaste cercle, également garni d’anneaux, entoura le pivot.

Puis, sur un ordre de Jane, douze esclaves se détachèrent du groupe, et vinrent se coucher sur le ventre, entre le pivot et le cercle de métal. Fixées au centre par les pieds et à la circonférence par les poignets, les plus jolies formèrent ainsi les rayons de cette roue immense, laquelle fut soutenue par quatre chaînes accrochées à un autre pivot suspendu au plafond.

L’effet de cette roue humaine était vraiment féérique. Partant du centre, les vingt-quatre jambes écartées, gainées de cuir verni, formaient d’admirables fuseaux, lesquels aboutissaient aux merveilleux globes des fesses. Ceux-ci offraient douze jolis dômes de chair, entre les bottes noires et les ceintures d’acier poli et scintillant. Puis, la chair réapparaissait avec les épaules et les bras tendus au-dessus des nuques aux chevelures blondes.

Sir John se dirigea vers un coin du salon, manœuvra un petit levier, et la roue se mit en marche aux applaudissements de l’assistance.

Elle tourna d’abord lentement, faisant repasser successivement devant les spectateurs, chaque corps raidi et immobile, les reins cambrés et les fesses hautes. Puis, la vitesse s’accéléra, plus rapide, toujours plus rapide, de telle sorte que les formes s’estompèrent, laissant deviner seulement un grand cercle aux larges bandes noires, blanches brillantes et mates légèrement rosées.

Et un long gémissement s’éleva, comme le ronflement de cette immense toupie ; car les douze malheureuses hurlaient, et leur cri répandu dans l’air, semblait lui aussi prendre une forme circulaire, entourant la grande roue de vibrations chantantes et douloureuses.



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