Extrait de L'Appel du plaisir

De BiblioCuriosa

Extrait de / Excerpt from : L'Appel du plaisir.


Elle se laissait conduire, un peu crispée d’abord, le regard perdu vers les toiles accrochées au mur et, peu à peu, elle s’abandonnait dans les bras de ce grand garçon bien découplé, qui la guidait en silence mais dont elle sentait, contre sa joue, le cœur battre la chamade de trouble et de désir.

Il la serrait contre lui, ses doigts modelaient la chair ferme de la taille, glissaient peu à peu vers l’attache du sein. La jeune femme devenait lourde en ses bras, leurs jambes mêlées s’étreignaient. En eux montait le désir d’une vraie caresse... Et ce fut elle qui, les yeux clos, défaillante, tendit une bouche entr’ouverte à un baiser qu’elle prolongea, puis vaincue, termina par une plainte étouffée, enfantine.

Le phono s’était tu. Mme Loisel s’arracha des bras de Didier. Il voulut la reprendre, mais écroulée sur le fauteuil elle le repoussa du geste. Il n’osa insister, et pourtant elle gisait là, haletante ; la jupe remontée découvrait la cuisse jusqu’aux jarretelles... La chair nue, dorée, le tentait, mais comme il allait lentement se ruer sur elle pour l’emporter sur le divan, Mme Loisel ouvrit les yeux. Didier crût à la scène classique de l’effroi, du remords et de la confusion. Mais elle se redressa soudain, le prit aux épaules.

— Et je ne sais même pas votre nom ! gémit-elle... Ça m’est égal !... Tout m’est égal maintenant... Sauf toi !

Et, de nouveau, elle lui tendit ses lèvres. Cette fois Didier se montra plus hardi. Sa main s’attarda sur les seins durcis, palpitants, qui se tendaient sous la caresse.

Il se baissa, entoura les jarrets de la jeune femme d’un bras robuste et emporta son fardeau sur le divan. Soumise, mais frémissante, elle tenait ses yeux clos dans l’attente de l’étreinte qu’elle savait proche... Et pourtant à peine étendue sur le divan, lorsque ses jambes se nouèrent à celles de Didier, elle eut le voluptueux courage de se ressaisir, de se refuser encore pour se mettre debout, arracher son corsage et laisser tomber sa jupe.

Et telle que l’avait souhaitée le peintre, elle s’offrit enfin, chapeautée, ses jambes gainées de soie et la souple combinaison, transparente, tendue sur les seins, tandis que plus bas une ombre secrète, sans défense, attirait le regard et le désir...

Il la prit comme en un viol, avec une fureur, une impatience qu’elle-même semblait accueillir comme une délivrance pour son ardeur depuis trop longtemps refoulée.

Didier en sa frénésie décela cependant chez la jeune femme une gaucherie, une inexpérience, qui la lui rendirent plus désirable encore.




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