Extrait de Betty libertine

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Extrait de / Excerpt from : Betty libertine.


Il y avait un manège : presque en face, ils s'y rendirent directement, comprenant que l'amant devait au moins jouir du spectacle.

Certes, il aurait été aisé de se mettre à cheval, sur la bête de bois, Betty préféra s'installer sur la tête, les jambes ballantes. On distinguait ses cuisses blanches ; la robe sur le devant se chiffonnait. Elle apparaissait ainsi dépoitraillée, vraiment saoule, mais toujours splendidement belle en son audace.

Le manège vira, vira, la troupe des hommes sur le terre-plein, s'accroissait, tous les yeux lubriques se fixaient sur la jeune fille. Des élégants s'étaient mêlés à cette bande, des théâtreux en rupture de portants.

Immédiatement Betty fut classée : grande mondaine ; c'était la dame qui était jolie et faisait la noce. On voulut savoir à qui elle appartenait, Gravant ne paraissant susceptible de jouer le rôle de banquier.

On dut attendre longtemps, sur ces chevaux de bois, elle s'attardait, se grisait de mouvements, de bruits, de lumières. Elle s'amusait follement, n'étant plus dans la nécessité de conserver un minimum de tenue. Non plus, elle ne comptait, et cela lui procurait une sensation de liberté incommensurable.

Si sa bonne mère l'avait vue, elle aurait été bienheureuse. Quand elle sauta à terre, vingt mains se tendirent vers elle comme pour la soutenir. Les propriétaires de ces mains étaient en habit, le claque sur l'oreille, le havane aux lèvres.

Elle leur tira la langue et en se déhanchant pour échapper, le sein décidément curieux, jaillit brusquement hors du satin. Des doigts la frôlèrent elle se sentit palper audacieusement. On la voyait nue sous la robe, il devenait inutile de se gêner.



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