Extrait de Amour et Perversité

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Extrait de / Excerpt from : ''[[Amour et Perversité]]''.
 
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Huit jours plus tard, Roger et Angéline, sous le regard sévère d’ancêtres poudrés de blanc qui, du sein de leur cadre d’or, les considéraient muettement, avec peut-être quelque envie, en dépit de leur attitude glaciale et figée, s’étreignaient. Leur jeunesse ardente savourait, à longs traits, la coupe de volupté, et leurs chairs frémissantes se tordaient sous le jeu savant des caresses, en un concert charmant de mots entrecoupés, de soupirs d’extase et de sourires pâmés... Dans un râle de spasme, leurs yeux se fermaient, leurs corps, enlacés étroitement, goûtaient la jouissance suprême, en la joie du partage, et deux bouches, rivées brûlantes, buvaient à larges flots les âmes bienheureuses des amants enfin réunis...
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D’une main tremblante, le cœur battant à sa briser, Roger venait de cueillir, palpitante, la fleur à peine éclose. Et Angéline, naïve et pure jusqu'à cette minute, s’était offerte, grisée, au dernier sacrifice. Alors que tombait son dernier voile, la mignonne avait effacé dans sa mémoire le suprême scrupule. Corps et âme, elle s’était donnée à celui qui lui avait dérobé son cœur... Le sacrifice de sa chair était consommé, et le vicomte, extasié, contemplait sa mie expirante, délirante sous les atteintes du plaisir !... Enfin !... il la possédait toute !...
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Son rêve s’était réalisé ! Angéline avait payé l’impôt charmant dû par tous à notre bonne mère Nature. Angéline était femme, sa femme, et ne devait plus rien à personne !...
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Par la chambre claire, où les tourtereaux se mouraient de douce mort ; sur l’alcôve au pillage où, dans un unisson divin, les corps brûlants s’étaient joints follement, sans soupçon de crainte folle ni de honte puérile ; en le nid discret et tiède où deux amants un peu las dorment chair à chair, se glisse un pâle rayon de lune...
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Eros avait parachevé son œuvre !
  
  

Version du 16 juillet 2018 à 00:38

Extrait de / Excerpt from : Amour et Perversité.


Huit jours plus tard, Roger et Angéline, sous le regard sévère d’ancêtres poudrés de blanc qui, du sein de leur cadre d’or, les considéraient muettement, avec peut-être quelque envie, en dépit de leur attitude glaciale et figée, s’étreignaient. Leur jeunesse ardente savourait, à longs traits, la coupe de volupté, et leurs chairs frémissantes se tordaient sous le jeu savant des caresses, en un concert charmant de mots entrecoupés, de soupirs d’extase et de sourires pâmés... Dans un râle de spasme, leurs yeux se fermaient, leurs corps, enlacés étroitement, goûtaient la jouissance suprême, en la joie du partage, et deux bouches, rivées brûlantes, buvaient à larges flots les âmes bienheureuses des amants enfin réunis...

D’une main tremblante, le cœur battant à sa briser, Roger venait de cueillir, palpitante, la fleur à peine éclose. Et Angéline, naïve et pure jusqu'à cette minute, s’était offerte, grisée, au dernier sacrifice. Alors que tombait son dernier voile, la mignonne avait effacé dans sa mémoire le suprême scrupule. Corps et âme, elle s’était donnée à celui qui lui avait dérobé son cœur... Le sacrifice de sa chair était consommé, et le vicomte, extasié, contemplait sa mie expirante, délirante sous les atteintes du plaisir !... Enfin !... il la possédait toute !...

Son rêve s’était réalisé ! Angéline avait payé l’impôt charmant dû par tous à notre bonne mère Nature. Angéline était femme, sa femme, et ne devait plus rien à personne !...

Par la chambre claire, où les tourtereaux se mouraient de douce mort ; sur l’alcôve au pillage où, dans un unisson divin, les corps brûlants s’étaient joints follement, sans soupçon de crainte folle ni de honte puérile ; en le nid discret et tiède où deux amants un peu las dorment chair à chair, se glisse un pâle rayon de lune...

Eros avait parachevé son œuvre !



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