Extrait de Sous le règne de Béla Kun

De BiblioCuriosa

Extrait de / Excerpt from : Sous le règne de Béla Kun.


Une bande d'hommes et de femmes se jeta sur la Comtesse et la dépouilla de tous ses vêtements, la déshabillant brutalement en lacérant les étoffes et en mettant en pièces la lingerie fine. Bientôt la malheureuse femme n'eut plus sur elle que son pantalon et sa chemise qu'un paysan fendit d'un coup de couteau, tandis que des mains féminines et masculines, empoignant les bords de la fente de l'élégant pantalon, le déchiraient en deux morceaux.

Et la Comtesse Taracyi se trouva nue, n'ayant pour tout vêtement que ses bas de soie noire qui montaient jusqu'à mi-cuisses et ses jarretières à grands rubans de même couleur, devant ses enfants, ses serviteurs et toute la population de Tarac.

Alors, on l'attacha à un arbre, le dos tourné à la foule, et ce fut au tour de Maria de passer par les mains de la populace excitée par ce premier exploit et la vue des charmes opulents de la Comtesse qui faisait hennir les mâles de luxure et glapir les femmes de jalousie, de colère et de haine. Car la comtesse Taracyi possédait un corps splendide et jeune encore, malgré ses quarante-cinq ans sonnés. Une plénitude absolue de formes et de contours, ni obèse ni maigre, se maintenant dans un juste milieu entre ces deux extrêmes, la gorge encore ferme, le ventre à peine déformé par ses trois maternités, des hanches proéminentes et des cuisses charnues qui s'épanouissaient en « clair de lune » admirable, tels étaient, en détail, les perfections si bien fondues de cet admirable corps de femme en pleine maturité.

C'est sans doute pourquoi la découverte de toutes ces opulences charnelles avait été saluée des hommes par des exclamations où l'admiration et le désir s'entremêlaient tandis que les femmes poussaient des cris ironiques et rageurs.



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