Extrait de Liens, bandeau, bâillon

De BiblioCuriosa

Extrait de / Excerpt from : Liens, bandeau, bâillon.


Ayant allongé Hilda sur le dos, j'attachai une de ses chevilles avec une corde aux barreaux du lit ; pendant cette opération Hilda fit son possible pour me donner quelques petits coups avec l'autre pied ; naturellement cela ne pouvait pas être bien grave. Mais pour faciliter ces mouvements, elle s'était assise sur le lit. Lorsque je lui eus attaché un pied, je lui libérai les genoux et je m'efforçai de lui écarter les jambes pour lier son autre cheville à l'autre montant du lit.

Hilda voulut m'en empêcher et je sentis, dans la crispation désespérée de ses muscles, qu'elle le faisait non seulement dans le désir de se soustraire à de nouveaux liens toujours si désagréables pour elle, mais aussi dans un sentiment de honte et de pudeur outragée. Je savais bien que je lui plaisais ; il devait lui paraître d'autant plus insupportable de rester ainsi devant moi en se sentant à ma merci dans son être le plus intime. Cette crispation nerveuse des jambes était très forte et ce ne fut qu'après m'être appuyé de tout mon poids contre le bord du lit que je parvins à lui éloigner les jambes l'une de l'autre ; je lui écartai alors très largement les chevilles disjointes en mettant à profit la grande largeur du lit.

Voyant combien cela lui déplaisait, j'insistai pour lui écarter les jambes autant que le permettait sa conformation. Je ne crois pas, étant donné les relations de camaraderie sportive que j'entretenais avec les fillettes de l'école, qu'elle ait craint sérieusement pour sa virginité. L'idée d'un attentat suprême ne devait pas encore lui venir en tête. C'était seulement le sentiment de dépendance qui lui était insupportable.

Je lui attachai donc la seconde cheville à un autre montant du lit. Chaque cheville fut liée à la barre verticale métallique du lit au moyen d'une fine serviette. Par-dessus, je renforçai le lien au moyen d'une courroie de cuir, que je serrai le plus strictement possible, en y mettant toute la force de mes muscles.

Cette position sur le lit lui était affreusement pénible. Je le voyais à l'expression de ses yeux. D'ailleurs pour lui écarter les jambes à ce point, j'avais dû relever son tablier noir et sa jupe bien au-dessus des genoux ; je les avais même repoussés beaucoup plus haut qu'il n'était indispensable ; les cuisses étaient découvertes jusqu'à la naissance des hanches et je voyais resplendir ses jambes dans le fourreau de son tricot fin, des bas très longs et du petit pantalon.

Quand j'eus renforcé les liens des courroies sur ses poignets et sur ses chevilles je lus dans son regard combien elle trouvait cela intolérable.

Je m'occupai alors de l'étendre sur le lit de tout son long ; pour cela je la renversai en arrière à force de tirer sur les bouts du ruban noir qui maintenait son bâillon. Il me semblait qu'il lui était plus pénible d'être ainsi renversée par une traction sur ces liens si abhorrés que si je l'avais poussée en la prenant aux épaules.

Enjambant le magnifique corps allongé, je me mis à genoux sur le lit pour bien étudier l'expression de ses yeux. Hilda avait de grands yeux fort beaux et singulièrement expressifs ; maintenant l'expression en était comme décuplée, puisqu'elle ne pouvait ni parler ni faire aucun mouvement ; tous ses sentiments, tous ses désirs, toutes ses émotions se peignaient d'une manière d'autant plus concentrée dans ses grands yeux de biche aux abois.

Je lui administrai sur la joue une tape légère et je la vis rougir tandis que ses yeux exprimaient une honte profonde, beaucoup plus visible que lors de la première gifle. Je lui annonçai :

— Je vais t'examiner comme une esclave que tu es.

Mais j'avais à peine touché son tablier que l'expression de sa honte devint vraiment d'une intensité indescriptible. Je ne mis pas ma menace à exécution sous un prétexte quelconque mais en réalité par crainte de provoquer une crise nerveuse.

— Je vois, dis-je que tu commences à sentir les attouchements, dont ton maître daigne te combler, d'une façon plus vive et plus prononcée que par le passé ; c'est bien : il faut que le sentiment de ta dépendance grandisse en toi.

Pour la troubler je passais lentement ma main sur les rotondités de ses seins en tordant légèrement les deux boutons qui pointaient sous l'étoffe fine du corsage. Puis je faisais de même en promenant ma main sur la gorge déboutonnée pour effleurer la jeune peau nue. Après quoi, par-dessus ses vêtements, je descendis la main un peu plus bas et ce ne fut plus de la honte, ce fut un tout autre sentiment qui fit luire les yeux de Hilda.



Texte intégral avec des illustrations de Esbey ainsi que des photographies d'époque en format PDF en vente chez Eros-Thanatos