Extrait de Clayton's College

De BiblioCuriosa

Extrait de / Excerpt from : Clayton's College


Joël s’était assis sur l’oreiller et Brenda caressait son sexe encore rigide. Le jeune homme renversait la tête en arrière contre les barreaux de fer. De l’orteil, il agaçait le sexe rasé de Brenda à demi couchée entre ses jambes. Ils restaient silencieux et leurs souffles ne s’étaient que lentement apaisés. La raie de lumière qu’on voyait dans l’interstice du store n’était plus blanche, mais jaune, et, ici, la pénombre s’était approfondie. Brenda prêta l’oreille un instant, mais de la chambrette voisine nul bruit ne venait. Elle se tortilla, et pencha la tête. Joël ne voyait plus son visage, mais seulement le casque brillant de sa chevelure. Il sentait la langue de la jeune fille passer tout doucement sur l’intérieur de ses cuisses, puis tourner avec lenteur autour de son sexe.

— Arrête, dit-il d’un ton calme.

Mais elle continua, il sentait maintenant qu’elle prenait son sexe dans la bouche.

Il soupira et passa la main sur la brillante chevelure. Il aurait voulu qu’elle cessât et cependant il n’avait pas la force de lui dire de cesser. Tout ce qu’il faisait c’était tenter de reculer le bassin. Mais il le fit sans conviction et la tête de Brenda le suivait dans son mouvement. Ce n’est pas que Joël eût eu quelque idée précise derrière la tête, mais il n’avait plus envie de jouir par Brenda, plus moralement envie, car son corps, comme s’il n’en eut fait qu’à sa guise, restait enivré et tendu. Il se laissa aller et le mouvement de tête de la jeune fille se fit plus profond et rythmé. Maintenant il avait allongé les jambes et Brenda était allongée dessus. C’était une position incommode, surtout pour elle, mais étourdis de désir, ils n’avaient pas la force d’en changer. Elle avait passé ses mains sous les fesses du jeune homme et les serrait à le faire crier. Mais il ne criait pas, il poussait seulement des soupirs. Tout à coup, elle le lâcha, se releva et s’assit sur lui de façon que son sexe pénétrât profondément en elle. Elle était légèrement penchée en avant et s’appuyait des deux mains à la poitrine du jeune homme. Il ne bougeait plus, elle seule dansait et sursautait. Tout son maquillage s’était effacé, elle était très pâle et ses traits étaient contractés. Ses cheveux roulaient et volaient en tous sens et, de temps à autre, la pointe en effleurait la poitrine de Joël, qui tressaillait. Une nouvelle fois, son bas-ventre devenait furieux, avide et dévorateur, et tout son corps, jusqu'à la plus infime parcelle de son corps, devenait avide et dévorateur. Elle perdait le sens et elle n’était plus qu’un grand tremblement terrible qui la secouait jusqu’au faîte et faisait tomber des gouttes de sueur de son visage et de la pointe de ses seins. Et ce grand tremblement prenait naissance à son bas-ventre, comme les ondes qu’un caillou déclenche sur une eau plane se développant vers la rive et puis reviennent en frémissant vers le point où le caillou s’est enfoncé. Elle était une grande onde frémissante et sauvage autour de celui qui était enfoncé dans son ventre profondément. Elle cria et tomba en arrière et, ainsi, se détacha de Joël, mais, quoiqu’à demi inconsciente, elle se redressa et de nouveau Joël entra en elle. Elle recommença sa danse et ses cris. Ses cris peu à peu devenaient une plainte monotone et brutale. Maintenant, elle tenait sa propre tête à deux mains et dansait sans autre appui que ses genoux sur le lit et le sexe du jeune homme qui était comme l’axe de son corps. Elle se cambrait avec violence, car elle sentait ses seins se gonfler et devenir lourds comme le plomb. Dans son vertige, il lui semblait que le poids de sa poitrine allait l’attirer hors de son axe et la faire rouler sur le sol. Ce fut alors qu’elle sentit deux mains s’emparer de ses seins et elle poussa un léger cri qui était à la fois d’égarement, de soulagement et de plaisir augmenté. A son oreille, M. Boni balbutiait des mots sans suite. Il la soutenait par les seins, puis elle sentait ses mains sur ses reins, sur son ventre, sur sa gorge, partout à la fois, et ensuite ces mains glissaient sous ses fesses et l’aidaient à peser de tout son poids sur cette chose vivante et fouilleuse qui était à l’intérieur de son ventre. Ses lèvres s’ouvrirent sur les lèvres de M. Boni et elle demeura ainsi, à demi renversée, ses bras autour du cou de l’homme dont les mains pétrissaient sa poitrine, et le sexe de Joël se délivrant en elle de son désir. Enfin, elle poussa une dernière plainte, eut un dernier spasme et s’effondra doucement sur le lit, comme si elle eut glissé dans un abîme insondable.